« MATRICULE 728 »

Le procès de Stéfanie Trudeau reporté

Stéfanie Trudeau, connue comme le « Matricule 728 », a brillé par son absence, hier, au palais de justice de Montréal. La policière devait comparaître pour des accusations de voies de fait simples en lien avec une intervention musclée auprès de ceux qu’elle avait traités de « gratteux de guitare » et de « platoniciens du nowhere ».

La cause a toutefois été reportée au 26 septembre, puisque le processus de divulgation de la preuve et l’analyse du dossier ne sont pas encore terminés. Entre-temps, la policière est toujours suspendue avec salaire.

Dans la salle, Serge Lavoie et Rudi Ochietti, deux des quatre personnes arrêtées par la policière le 12 octobre 2012, ont laissé entendre un soupir, déçus de constater une fois de plus la lenteur du processus judiciaire. Il faut dire que la comparution a déjà été reportée le 6 mai dernier. 

La longueur des procédures commence à exaspérer Serge Lavoie, qui dit avoir été bouleversé par toute l’histoire.

« Je trouve ça dur, ce semblant d’impunité, cette absence de volonté à régler le problème », a-t-il déploré à la sortie de la salle d’audience.

M. Lavoie affirme qu’il n’a pas droit aux indemnisations pour les victimes d’actes criminels (IVAC), mais une aide psychologique lui a été offerte un an et demi après les faits. Il s’adresse maintenant au Protecteur du citoyen pour contester cette décision.

Les faits remontent déjà à 2012. Les images de l’intervention policière ont circulé en boucle dans les médias en raison de son caractère violent et des propos de l’agente Trudeau, enregistrés à son insu.

M. Lavoie, Rudi Ochietti, Karen Molina et Simon Pagé ont été arrêtés et accusés de voies de fait, d’entrave et d’intimidation. Les accusations ont été abandonnées six mois plus tard.

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a finalement déposé des accusations de voies de fait contre la policière en mars dernier, mais seulement en ce qui concerne l’intervention sur M. Lavoie. Le dossier a été confié à deux procureurs de la Ville de Québec par souci d’indépendance, puisque le Service de police de la Ville de Montréal est impliqué.

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